Suite à la mise à jour des recommandations sanitaires et des mesures de gestion du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP, France), l’Agence Régionale de Santé et GWAD’AIR (Association Agréée pour la Surveillance de la Qualité de l’Air) ont déployé un réseau de surveillance de l’air. capteurs de qualité pour mesurer le sulfure d’hydrogène (H₂S) et l’ammoniac (NH₃) issus de la décomposition des algues sargasses.

Les échouages ​​des Sargasses sont nouveaux pour de nombreux résidents du sud des Caraïbes, du Brésil et de l’Afrique de l’Ouest, mais sont bien connus dans les îles du nord des Caraïbes, dans la mer des Sargasses et dans le golfe du Mexique (en particulier au Texas et Péninsule du Yucatan avec ses célèbres plages de Cancun).Les sargassum  émettent du sulfure d’hydrogène lors de leur décomposition sur le rivage, libérant un gaz toxique et hautement inflammable qui sent l’œuf pourri. Son inhalation à petites doses peut affecter la respiration, provoquer des maux de tête et constituer de graves menaces pour la santé. Il corrode également les appareils électroniques et autres équipements.

Ces algues qui envahissent la côte caraïbe depuis leur apparition massive en 2011 avaient poussé l’ancien ministre français de la transition écologique Nicolas Hulot à se rendre sur place en juin, en compagnie de la ministre des Outre-mer Annick Girardin et à annoncer une aide de 10 millions d’euros sur deux. plan annuel dans le but de réduire la période de collecte des algues à 48 heures.

Suite à ce plan, le réseau de surveillance de la qualité de l’air existant a été étendu en août avec l’ajout de 24 nouveaux Stations Cairnet déployées sur 24 sites sur la côte atlantique. Chaque station intègre des capteurs Cairsens pour la mesure de H₂S et NH₃ et est équipée de panneaux solaires et de batteries afin d’être totalement autonome et très mobile. Leur système complet de communication GPRS transmet automatiquement les données au CairCloud, l’application de traitement de données Cloud d’ENVEA. Les concentrations enregistrées en temps réel sont communiquées quotidiennement au public via le DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et la Sites Internet Gwad’air. Lors de son déplacement en Guadeloupe, territoire français d’outre-mer, vendredi, le président Emmanuel Macron a rassuré les habitants sur sa détermination à résoudre le problème : « la meilleure façon de protéger tout le monde est de ramasser les algues sargasses le plus rapidement possible, dans les 48 heures. après qu’il s’est échoué ou même avant qu’il ne débarque, pour éviter tout dommage ou problème sanitaire.”

La surveillance des émissions dues à la décomposition des algues sargasses avec des capteurs Cairpol n’est pas un fait inconnu. Les mesures de concentrations en H2S et NH3 réalisées au niveau national par l’Office français de surveillance de la qualité de l’air AASQA à proximité de sources naturelles telles que la dégradation des algues vertes (littoral breton) ou des algues sargasses (Martinique, Guyane) sont en place depuis plusieurs années et ont a fait l’objet de plusieurs publications et rapports tels que :

• https://www.lcsqa.org/system/files/rapport_lcsqa_2014_nh3-odeurs_vf.pdf
• https://www.lcsqa.org/system/files/rapport/lcsqa2016-note_technique_melange_gazeux_h2s.pdf

En 2015 déjà, l’ARS Martinique (Agence Régionale de Santé) a été chargée par le Préfet de Martinique de se mettre en place, avec l’appui technique de Madininair, un réseau de surveillance basé sur des capteurs des concentrations de sulfure d’hydrogène et d’ammoniac dans les zones urbanisées touchées par l’échouage des sargasses.

Opérationnel depuis septembre 2015, le Cairnet permet un suivi en temps réel et continu des concentrations de H2S et de NH3 et est géré quotidiennement par Madininair. Basées sur des capteurs de type ENVEA-Cairpol Cairclip , les stations Cairnet sont installées sur des sites définis par l’ARS, à proximité immédiate des habitations et à 1,5 mètre du sol afin que la mesure soit représentative de l’exposition des populations vivant sur le littoral. Les sites sélectionnés sont des zones d’habitat dense fortement impactées par les échouages ​​de Sargasses, des sites sensibles (ex : crèche ou école à proximité de zones côtières régulièrement exposées) et des zones où la collecte d’algues est difficile à gérer. Les capteurs pourront, à la demande de l’ARS, être déplacés vers d’autres sites également impactés par des échouages ​​massifs.